La religion du pays

Le chiisme  (ou chi'isme, shi'isme ; en arabe شِيعَة) : Il regroupe environ 10 % des musulmans. Et il constitue l'une des deux principales branches de l'islam avec le sunnisme.

Étymologiquement, le terme chiisme vient de shî'at 'alî, le parti d'Ali. À la mort du prophète, Mohammad (salavatollah alayh), en 632, la question de sa succession est à l'origine du premier grand schisme de l'islam. Pour certains, l'unique successeur légitime doit être l'héritier direct, soit Ali, époux de la seule fille du prophète et cousin de ce dernier, celui qui a été désigné par le prophète lui-même lors de son dernier « hadj » à Ghadir khom ; ceux-là prirent le parti d'Ali. Pour les autres, un conseil de sages devait désigner le successeur, ils désignèrent ainsi un deuxième et un troisième calife. Ce n'est qu'après la mort du troisième calife, Uthman, qu'Ali accèdera à la tête de la communauté musulmane, désigné par les sages.

Néanmoins, le pouvoir d'Ali comme calife sera sans cesse contesté par Mu'âwiyah Ibn Sufiân qui après avoir mené une guerre contre lui, établira un pacte le reconnaissant comme calife (en échange d'une autonomie sur ses terres), et trahira ce pacte. Ali est assassiné en 661, pendant sa prière dans une mosquée et ses partisans reportèrent alors toutes leurs espérances sur son fils aîné Hassan, désigné par les sages, puis après la mort de Hassan sur son cadet Hosseyn (ou Hussein). Hosseyn, dont l'autorité était affaiblie par le pouvoir de Yazid, le fils de Mu'âwiyah Ibn Sufiân (dit omeyyade), refusa de s'y soumettre et constitua un bataillon pour une rébellion à l'encontre des Omeyyades. Le martyre de ce dernier avec l'ensemble de sa famille et de ses partisans à Kerbala, en 680, marquera les Chi'ites.

En effet, le destin tragique de Hosseyn secoue une partie de la conscience musulmane et provoque une détermination à combattre jusqu'au bout pour un idéal de pouvoir juste et respectueux des principes fondamentaux de l'islam primitif. Le martyre devient un symbole de la lutte contre l'injustice, et le massacre de Kerbala un objet de culte au cœur du Chiisme. Tous les descendants de Hosseyn vont avoir un destin tragique, la prison, la mort, ou les deux, sur les ordres de faux califes, selon les Chi'ites. Cependant, le douzième successeur de Mahammad (salavatollahalayh) va parvenir à échapper à l'emprisonnement par voie surnaturelle et à disparaître en 847 : c'est l'occultation, considérée par le chiisme duodécimain, courant majoritaire du Chi'isme.

Ce phénomène surnaturel de l'occultation mettra un terme à la question du temporel. Il donne une dimension eschatologique et religieuse très forte aux chi'ites, qui admettent l'ordre politique en place sûrs que le XIIe imam, Mahdi, reviendra avec le Messie (alayhessalam) à la fin des temps pour retrouver son règne et faire régner la justice. Jusque là, pour les Chiites, les Imâms sont les guides, les mainteneurs du Livre. Leur légitimité n'est pas due à leur descendance charnelle du Prophète, mais à leur héritage spirituel, puisqu'ils ont une connaissance par cœur du Coran, en expliquant l'ésotérique (bâtin) aux fidèles.

Particularités doctrinales

En tant que mouvement musulman, le chiisme reconnaît l'unicité divine, les textes sacrés du Coran, le prophète, les cinq obligations fondamentales, le jugement dernier et la résurrection.

Justice de Dieu

Les Chi'ites insistent sur la liberté de l'homme dans ses actes en considérant la logique des conséquences. Dieu ne pouvant agir que dans la justice, les Chi'ites voient une certaine sagesse de la création, création où l'être humain est libre dans ses actions à la condition qu'il réfléchisse et pose le meilleur choix possible, guidé par le livre sacré, c'est-à-dire le Coran. Ils se documentent à un hadith du prophète : La raison est le prophète de l’intérieur de l’être-humain.

L'imamat

Dieu ne pouvant admettre que les hommes aillent à leur perte, Il leur a envoyé des prophètes pour les guider. Cependant, la mort de Mohammad met fin aux prophètes. Il faut tout de même un garant spirituel de la conduite des hommes qui soit une preuve de la véracité de la religion et qui dirige la communauté : l'Imam.

L'imam (le guide) doit donc remplir un certain nombre de conditions : être instruit de la religion, être juste, exempt de défauts donc être le plus parfait de son temps. L'imamat, incarnant à la fois le pouvoir temporel et spirituel et inauguré par Ali, est considéré comme la succession du cycle de la prophétie définitivement bouclé par le dernier prophète Mohammad.

La doctrine n'est pas figée car le douzième imam est toujours vivant, malgré son absence corporelle. L'interprétation reste donc ouverte dans le Chi'isme et les problèmes nouveaux peuvent recevoir une solution nouvelle. Selon les critères du savoir théologique, les plus savants (Marjaes) peuvent interpréter le Coran. Les autres membres de la communauté se contentent du Taqlide, l'imitation ou bien ils étudient eux-mêmes la théologie, jusqu’au niveau de « Ejtehad ».


Diffusion du chiisme

Aujourd'hui, l'Iran est le grand centre du Chi'isme mais cette religion existe aussi ailleurs, elle n'est donc pas la version iranienne de l'Islam. Les Chi'ites sont majoritaires en Iran, en Bahreïn, et en Irak. Ils constituent une minorité dans une quinzaine d'autres pays.

                       · Le chiisme duodécimain est la religion majoritaire en Iran et en Irak mais on les trouve aussi en Afghanistan, au Liban, en Bahreïn….

                       · Les druzes vivent essentiellement au sud du Mont Liban, au nord d'Israël et en Syrie sur le Golan. Au Liban, le principal groupe politique druze est actuellement dirigé par Walid Djoumblatt.

                       · Les zaydites sont surtout présents au Yémen.

                       · Les alaouites constituent 10 % de la population en Syrie et sont présents en Turquie (estimation à 25 millions). La famille du chef de l'état syrien est alaouite.  

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires (2)

1. nazli haghani parast 27/09/2009

a` Jacqueline: Actuellement en Iran il existe une fraternité entre les musulmans, les chrétiens, les juifs et les zoroastriens. Il existe aussi la communauté mandéenne au sud d'Iran. Le mandéisme est connu par les baptêmes que ses membres pratiquent dans le fleuve. Cette cérémonie est inchangée depuis des millénaires, c'est la même qu'a reçue Jésus par Jean-Baptiste.

2. Jacqueline 25/03/2009

quelle est la place des autres religions du Livre en Iran?

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